Chaka Chaka

ChakaChaka / physical theater

[Dossier]

Encerclement, imitation, et accélération sont les principes d’évolution de notre société contemporaine. Nous ne flânons plus. Combatif, je recommande un acte de résistance face à l’impatience débridée où l’on s’abîme, frénétiques. Sérieusement, il nous faut être indociles !

Pour prendre corps, notre insoumission à la course du temps doit nécessairement être une ineptie. Le mouvement insensé de notre époque requière une objection insensée. J’en suis convaincu. Nos réponses collectives ne sont que rationnelles, raisonnées, intelligentes. Ici, nous devons adopter un comportement irrationnel, déraisonné et imbécile !

ChakaChaka

Je crois – je ne sais pas mais je crois – que l’énergie d’un homme est sans limite. Je veux dire qu’un homme ne peux pas s’épuiser lui-même. La vie est trop forte. Sa source d’énergie est intarissable. Sauf à mourrir, ou ne pas naître, un être humain est inépuisable… et encore, je crois qu’il faut de l’énergie vitale pour ne pas vivre.

Je crois aussi que dans notre corps, lorsque l’énergie est au plus bas, l’humanité y est luxuriante. D’ailleurs c’est aussi lorsque nos poumons sont presque vides que notre voix est la plus belle. Puiser, c’est vivre. Ou l’inverse. Peu importe.

alors é.puisons nos corps

en transe
vers une autonomie de l’âme é.puisés
pour une ascèse du vide

et.puis
c’est la vie elle-même, instinctive, qui guidera nos corps
é.puisés

ChakaChaka, présent-embarcadère, dé.couvre un espace moins exploré, où sont observables notre poids, notre humanité, notre musique, notre souffle. Cet espace, c’est une bulle : là où les esprits communiquent. Et communiquer avec les esprits, c’est, parait-il, modifier l’état de nos consciences.

Si encerclement, imitation, et accélération sont les principes d’évolution de notre société contemporaine, ils doivent être être ceux de notre é.puisement.

ChakaChaka s’ouvre donc par de longues minutes de percussion pendant lesquelles trois artistes composent leur ballet énergique, aux frontières de la transe. Ils se laissent guider par des règles simples fondées sur l’encerclement, l’imitation et l’accélération.
Le ballet s’interrompt brusquement, laissant apparaître dans l’immobilité soudaine des corps une image, glissante. En plissant les yeux, on y dé.couvre une scène de théâtre. Ensuite, tout dépend de la pente.

Conçu et mis en scène par Matthieu Loos
Avec Alenka Marinic, Hannu Risku, Julie Doyelle et Matthieu Loos